Nous vivons dans une époque où il serait facile de croire que le numérique s’impose partout. Les livres papiers ont pourtant encore de beaux jours devant eux et leurs mots n’ont pas fini d’être imprimés. Chiffres à l’appui, les différents secteurs de l’édition confortent la position leader de ce support qui n’a jamais démérité.

Le papier reste à l’affiche

Les salons du livre seraient sans doute bien moroses si l’édition était uniquement numérique et les dédicaces y auraient sans doute moins d’attrait. Les organisateurs du dernier salon du livre de Paris se félicitent donc que ce ne soit pas encore le cas. Les livres imprimés restent encore plus que majoritaires et ont même effectué un rebond intéressant, se glorifiant d’une augmentation des ventes de 2 % en 2015. Outre-Atlantique, là où le marché du numérique fait la plus grande impression, ils ne récoltent qu’un quart des ventes d’ouvrages, qu’il s’agisse de fiction ou de titres pratiques, et ce chiffre décline depuis déjà deux ans. Si cette quantité est importante à première vue, la France est loin d’avoir atteint ce palier. Car il s’agit bien d’un cap que les liseuses ont du mal à franchir, les achats des amateurs d’ebooks stagnant un peu plus chaque jour.

Une impression qui s’adapte à nos goûts

Si le livre sous sa forme la plus concrète reste bien présent aujourd’hui, c’est aussi parce qu’il a su s’adapter à notre époque. On est bien loin de l’ère des moines copistes et des textes calligraphiés pendant de nombreux mois. Maintenant, il est possible de choisir le titre d’une maison d’édition, épuisé ou non, et de le faire imprimer en quelques minutes seulement. C’est en tout cas que ce propose l’ »Expresso Book Machine » dans la boutique parisienne Presses Universitaires de France. Plusieurs millions de livres sont déjà disponibles, dont certains tombés dans le domaine public, sont ainsi proposés à la vente, imprimés et reliés en quelques instants. Il est tout à fait envisageable que d’autres éditeurs imitent cette approche et que nous puissions bientôt nous rendre chez notre libraire préféré pour y passer la commande d’un ouvrage… et la recevoir immédiatement. Cette offre rejoint bien sûr l’impression à la demande qui était déjà proposée pour quelques catalogues, notamment ceux de Bragelonne qui publient de cette manière les fictions de sa collection Snark ou qui rééditent des titres plus anciens. La qualité, dans tous les cas, reste au rendez-vous, tout comme le plaisir.

Le physique mieux que le numérique

Sous l’impulsion des éditeurs, le livre papier offre donc maintenant des perspectives inattendues. Il ne faut pas oublier qu’une de ses plus grandes forces est également d’être utilisable sans nécessiter d’adaptateur. Les liseuses ont eu du mal à s’imposer dans nos contrées car elles ont été connues en même temps que les tablettes et que les smartphones et que tout le monde n’a pas nécessairement envie ou besoin d’acheter de multiples appareils électroniques. Or, la majeure partie d’entre nous possèdent des yeux et le papier reste le meilleur support de communication pour cet outil qui, de plus, peut être prêté à l’envi sans nécessiter de manipulations compliquées.


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